Bonjour les enragés de dodos.

On languissait l'arrivée de l'été pour que la Méditerranée se réchauffe et bien on est servi! Cette canicule ne s'arrête pas et la mer est un vrai bouillon. Du coup il se fait régulièrement de superbes poissons, comme la magnifique royale de Bruno.

Voici son récit :

« Ce mercredi 1 juillet, la météo annonce un petit vent du sud est avec rafales 40km/h. Autant dire que même avec les yeux bandés et les poignets attachés dans le dos, il est impossible de résister à l'appel de notre Méditerranée et de nos belles aux sourcils dorés.

Mardi en fin d'après-midi, j'arrache mon fils et ma fille à leur tablette, (le terme n'est pas trop fort...), charge 3 épuisettes, 2 seaux, le chien....et nous filons à Gruissan à l'étang de l'Ayrolles ramasser quelques crabes en prévision de quelques parties de pêche à venir. Sous l'action du vent marin, l'eau est haute, mais que cela ne tienne, après avoir pataugé deux bonnes heures, il y a assez de crabes pour pêcher, et il y assez de crabes pour faire une bonne soupe. Ça aussi, ça fait partie des petits plaisirs de la pêche.

Mercredi matin 5h30, ma fille championne toutes catégories de pêche aux gobies.... est déjà debout, prête à m'accompagner, et m'invite à ne pas traîner au lit.

6h15, départ pour Gruissan. J'attrape au passage mon pote Cédric que je tente de convertir....à la pêche à la dorade, et nous filons vers les lieux de nos potentiels exploits !!!

Arrivés sur place, la mer est un peu formée, l'eau très légèrement troublée, c'est le Top !!! Par contre, 3 pêcheurs sont déjà en train d'arpenter les rochers de la digue, ce qui me laisse un arrière-goût un peu amère du couillon, qui, pour quelques minutes, va devoir s'installer là où il ne souhaitait pas... Finalement, nos trois compères font le choix de poser matos et séants à l'abri du vent côté port. Mon plan à moi, est d'aller poser mes lignes côté mer, au vent, et là où la houle se fait le plus sentir.

Je monte ma première canne, plomb portugais blanc 100g, bas de ligne hybrid 19/100, hameçon Sasame wormer n°6, et un américain, pour voir. Premier lancer assez court, environ 60 mètres pour juger de la tenue du plomb et pour détecter la présence éventuelle de paquets d'herbes. Il s'avère que le plomb tient, et que l'herbe ne pose pas de problème c'est encore mieux que sur le schéma, je laisse pêcher.

Je monte ma deuxième canne, 100g, toujours un portugais, on ne change pas une équipe qui gagne, bas de ligne hybrid 24/100, hameçon fort de fer Sasame chinu n°4. Au moment d'enfiler sur mon bas de ligne mon couteau ligaturé, mon ver US, vient d'avoir de la visite, et après deux bonnes tirées, le fil se détend considérablement. Canne en main, quelques tours de manivelles, ferrage dans le vide!! Quelque part dans ma tête, je me dis " T'es vraiment le roi des cons !!!". En ramenant la ligne, surprise, je prends contact avec le poisson qui a traîné le plomb sur une bonne vingtaine de mètres en direction de la digue. Ce sera une première dorade de 900g que Cédric viendra épuiser. Je recharge mon ver US, et calle mes deux cannes. Dans la foulée, 2ème touches sur le ver américain. Cette fois, pas d'entourloupe, le ferrage est efficace, et c'est un poisson de 200g qui rejoint le premier.

Le pêcheur qui est arrivé juste avant moi et qui a opté pour l'abri de la digue commence à manger son chapeau....

Sur de moi, je me dis que le wormer n'a pas sa place et que je dois changer de taille et de référence... Grand bien m'en a pris, car je n'ai plus de touche au ver....Non seulement, il n't a plus de touche sur les vers, mais je n'en ai pas plus sur les crabes, les bibis, et les couteaux, même en variant les longueurs de pêche, en changeant les bas de lignes, pire, les crabes commencent à s'attaquer aux vers, signe que les dorades ne sont plus là.

Je pense à mon tour à commencer à manger ma jolie casquette blanche....Mais nous avons emmené café et petits gâteaux, ça fait au moins passer le temps.

Secrètement, j'espère que le coup de onze heures qui me réussit d'ordinaire nous permettra de voir bouger les cannes.

Onze heures arrivent, j'ai remis un Wormer n°6 sur ma ligne US, touche et poisson de 400g. J'ai l'impression d'être un peu moins couillon et d'avoir réalisé une pêche correcte. Quatre poissons juste à la maille suivront.

12H30, petite touche, juste perceptible, je fais signe à Cédric, que je vais profiter de ce dernier poisson pour plier la canne. Prise de contact, ferrage, je m'apprête à tirer un peu pour jauger la taille de mon invité, mais tout ne se passe pas comme je l'avais imaginé. En fait, c'est mon invité qui se permet un rush, peut-être pour juger du poids de son adversaire. Pas de bol, le babouin pèse 80 kilos !!!!! Trêve de plaisanterie, c'est du lourd, du très lourd, même. Je ne me fais guère d'illusion sur l'issue du combat, muni de mon petit wormer, de mon 19/100, d'autant que la mer bouge, que nous sommes sur un surplomb dans les rochers, et que je ne peux même pas me déplacer. Je mets au défi de faire de mon mieux pour que nous puissions au moins voir notre poisson. 10 minutes ont passé, la dorade est là en contre bas, faisant de grandes boucles dans l'eau écumeuse, et paraissant assez vigoureuse pour nous renvoyer dans nos 22. Je me dis que maintenant qu'elle est là, devant nous, il serait bien de lui faire "respirer" un peu d'air afin d'altérer sa respiration et son énergie.

Au final, 5 minutes plus tard dans des conditions difficiles, avec 5 mètres de manche d'épuisette, Cédric va me délivrer en " louchant" cette superbe dorade que nous pèserons et mesurerons devant un petit jaune bien mérité, 2700g pour 59 centimètres.

J'ai quand même eu un pincement au cœur en retirant la vie à ce poisson qui a du rencontrer tant de difficultés pour atteindre cette taille. Je pense que si la grande déesse Aurata a la bonté un jour de me permettre de capturer une autre dorade de cette taille, je lui rendrai la vie sauve.

Pour finir, l'histoire ne dira pas si mon voisin a fini de manger son chapeau....

Voilà Mickaël le récit de ma matinée d'hier.

Ma fille a fait des photos au bord de la mer, mais le hic, c'est que l'on ne voit pas la casquette. Alors, j'ai inversé les rôles, je l'ai prise en photo avec poisson et casquette. Elle sera certainement une ben plus belle ambassadrice que moi... »

Bruno et sa belle
Bruno et sa belle
Bruno et sa belle

Tout d'abord merci Bruno pour le partage de cette belle partie de pêche et bravo pour cette magnifique royale.

Tu dois encore être sur ton petit nuage car tu as du bien bataillé pour la mettre au sec. Tu étais monté fin, tu as encore plus de mérite. Je suis sur que tu devais avoir des sueurs froides avant de voir le poisson dans le salabre...

Pour finir comme tu dis ta fille est toute mimi et fait une très jolie ambassadrice de Dorade Surfcasting. Naturellement ton récit rentre dans le cadre du concours Dorade Surfcasting été 2015.

Vive la mer, vive la pêche en mer, vive le surfcasting.

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